-Le tableau ci-dessus vient préciser le cheminement de la névrose et celui de la psychose avec les types d’angoisses qui peuvent y être associées .
Dans le quotidien, chez l’obsessionnel le doute du à la qualité de la relation mère-enfant (interdit sur les manifestations émotionnelles et affects) va susciter un désir, celui du savoir et de ce fait surinvestir les fonctions intellectuelles et l’énergie ira à la pensée .
il s’autorise à penser mais pas à ressentir et les comportements qui ont pour but d’échapper à l’angoisse vont paraître irrationnels et consommer de l’énergie.
L’obsessionnel peut donc aller jusqu’à répéter son rituel de réassurance afin d’échapper au doute (les TOC qui sont proches de la pensée magique) ou s’orienter vers les collections ou les idées fixes. Le plus facile est le rituel expiatoire du domaine du ménage et du rangement continu et là on utilise les instruments du culte (chiffons ,balais, aspirateur….)
Ce peut être aussi le refus du corps et de l’affect et cette raideur, cette raison est difficile à admettre par une structure hystérique mais les manifestations hystériques sont aussi ressenties comme un trouble profond par les obsessionnels.
Donc cette organisation trouve son appui sur la problématique anale, et l’obsessionnel lutte contre une pulsion jugée comme sale et là il n’a pas de conversion contrairement à l’hystérique, la somatisation devient un déplacement (ulcère à l’estomac / rapport à la mère nourricière, infarctus….)
-Qui sont les « malades » ? les uns ou les autres et peut on se supporter ?
Ce qui va caractériser l’hystérie c’est l’érotisation des rapports sociaux (ce qui ne veut pas dire sexualisé). C’est plus de l’ordre du donner à voir, une sorte de dramatisation de l’affect qui consiste à mettre en scène ses émotions, ce qui prendra forme en tant que signes de la séduction. L’hystérique à un besoin éperdu de la relation à l’autre, du social et s’il donne à voir (ou si elle donne à voir) c’est son mal-être intérieur.
Je rappelle qu’hystériser signifie MANIFESTER.
D’ailleurs les symptômes de l’hystériques sont très souvent liés aux organes de la relation (relation d’objet dans l’oralité, donc besoin de proximité par un effort d’identification féminine par exemple) : vue, peau, sphère génitale mis aussi saignement de nez, écoulements, vomissements, stigmates , sueurs, vertiges, hallucinations, transe et extases.
Ici, la somatisation corporelle prend la place d’une angoisse intra-psychique (c’est donc une manière de traduite l’angoisse), donc en cas de somatisation il y a moins d’angoisse.
Dans ce cas les hommes ne sont pas très sûr d’être des hommes, problème qui se règle à travers l’exercice d’une profession (érotisation au travail) et les femmes ressente un doute sur leur identité sexuelle psychique, donc hyperféminité avec la façon de s’habiller, de se maquiller….
Et oui l’hystérique va courir derrière un idéal (comportement et discours) absolu au niveau affectif, sexuel, amical dans l’espoir de ne jamais le trouver car le désir serait tué.
Une précision, la femme hystérique est la championne de l’impossible, donc elle court deux lièvres à la fois, préfère les hommes mariés aux célibataires et aimera un homme qui n’est jamais là. Et comme l’hystérique est un être de désir tendue vers la perfection, vous voyez que le serpent se mord la queue pour l'éternité . Comme disait LACAN, « là où tu souffres, c’est là où tu jouis le plus.»
-Si dans la psychose le génétique tient une place évidente, l’environnement aussi , ils se conjuguent. Dans les psychoses il n’y a pas eu l’expérience oedipienne et le sujet n’a donc pas été confronté à la crise oedipienne et donc au deuil oedipien.
Il est important de préciser qu’il s’agit bien de l’absence ou de la présence du père dans l’esprit de la mère et non pas une présence ou absence sur un plan physique.
Nous avons tous un noyau psychotique ce n'est pas pour celà que nous sommes dans la psychose, elle ne se déclarera qu'en cas de "décompensation" si les mécanismes de défenses sont totalement débordés. Une telle phase peut donc être un simple épisode. Mais au contraire ,une névrose dite de "couverture" peut être une "adaptation" qui cache une psychose.
Nous comprenons parfaitement que le diagnostic médical peut être difficile en fonction de l'observation des symptômes et la parole (discours) du sujet.
Dans la psychose il n’y a pas de surmoi, par l’absence d’accès à l’oedipe et donc à la loi et à l’interdit de la fusion ou de l’inceste.
C'est ce que nous nommons une absence de symbolisation , symboliser étant le fait d’inscrire une trace mnésique dans la psyché.
L’inconscient étant un danger , car il n’a pas d’identité (ni lieu, ni espace, ni temps), c’est la folie car il est confusion.
Précison qu'être psychotique n'est pas réellement être "malade", c'est avoir une organisation psychique psychotique avec des défenses assez solide pour que la personne s'adpate au monde (de fous dans lequel nous vivons).
Dans la spychose il ne faut donc pas enlever au sujet les contreforts de la cathédrale, de l'édifice ou du temple intérieur par une décompensation, car tout pourrait s'effondrer ; nous devrons donc les renforcer pour que la structure ne s'écroule pas.
Nous comprenons ainsi qu'il faut être un peu prudent car s'il est déjà délicat de bousculer les défenses du névrotique, il est dangereux de toucher à celle du psychotique.
Si dans la névrose le conflit existe entre le CA et le SURMOI, dans la psychose le conflit est entre le CA et le MOI.
-La schyzophrénie quant à elle, est une sorte de destructuration (un sujet peut avoir l’impression que des idées lui sont imposées de l’extérieur).
Le sujet et proche de ses pulsions archaïques, il est donc imprévisible. Il y a dans ce cas de figure une irruption à la conscience de manifestations de l’inconscient par système de projection (+ hallucinations).
C'est quelque part une notion alchimique mais dans ce cas elle est voulue et recherchée et n'est que passagère (à surveiller tout de même) car ce n'est pas un état permanent mais transitoire avant une autre phase.
Ses personnes parfois écrivent beaucoup ou parlent beaucoup, c’est leur manière de s’accrocher à du structural, donc de secondariser. Le discours ou l’écrit sera tout de même d’un fort degré d’abstraction (absence d’affects et d’émotions).
Tout « ado » traverse aussi une phase de schizoïdie angoissante (avec angoisse de mort).Il peut en avoir peur comme être fasciné.
La période des 40 ans est aussi un retour à l’archaïsme (fragilité, divorce mais aussi nouveau souffle).
-Avec la paranoïa on touche une maladie souvent masculine. , mais celui ci ne se sent pas malade. Il pourrait passer pour un obsessionnel car il donne l’apparence d’être adapté et est certain de l’être (discipline, méthode) mais il y a trop de rigidité et quant il décompense il n’est pas malade mais ce sont les autres qui lui veulent du mal.
C’est une sorte d’hypertrophie du moi avec une violence marquée (un meurtrier en puissance) car les pulsions ne sont pas élaborées. Son délire prendra le forme de la persécution, de la mégalomanie, d’une forte jalousie car très soupçonneux et tyran.
Les « parano’ masculins» font mine d’aimer les femmes, mais en fait ils les jalousent d’être femmes. S'il constate aussi qu’une femme est plus intelligente que lui , il va la jalouser deux fois.
Très souvent au départ de la paranoïa nous trouvons un oedipe inversé ou alors la non intégration psychique de la différence de sexes. Et oui, il voudrait être de l’autre sexe pour aimer son père, sa mère et en être aimé.
Un mot, l’obsessionnel n’est pas rigide comme le paranoïaque, il est simplement inhibé.
-Le pervers va méconnaître la souffrance il va par contre l’infliger à autrui car cet autre est un instrument , traité comme un instrument afin d’éviter la relation. Le pervers, n’est jamais demandeur, il vient manifester sa toute puissance mais au dépend de celui qui va la recevoir. En fait il nie le narcissisme d’autrui pour mieux se confirmer dans sa démesure narcissique.
4) D'autres réponses à des questions:
Pluton et la vision Jungienne..........
La réponse pourrait être complexe mais je vais faire un effort pour résumer.
Bien sûr CG.Jung nous fait abordé le divin avec le SOI (version Jungienne) mais il est très important de souligner que dans toutes les formes d’initiation et ce depuis la nuit des temps, l’initiation est toujours marquée par la mort. Plus précisément je dirai qu’il y a un caractère plutonien dans l’initiation, dans notre humanité qui se cherche.
Mais attention Pluton peut jouer un rôle d’accoucheur marquée d’ambivalence car il s’agit de naître, mais pour faire naître il faut bien mourir (surtout accepté de mourir).
Et là, ce n’est plus de la symbolique car il faudra des deuils, des pertes, des manifestations de la pulsion de mort. Nous sommes en fait au bord de la désintégration somatique comme psychique. C’est un domaine très difficile à concevoir que ce lui de pluton (en fait il fait très peur).
GRANGER disait quant à lui qu'il marque le passage de l’existence à l’essence, c'estb exactemet et préisément ce que l'alchimie nous propose.
Pluton et le passage qu’il représente, et qu’il tente parfois d’imposer, est la forme d’initiation la plus élevée, mais la plus dangereuse aussi, cela consiste à aller là où il n’y a plus de forme, mais plus de lieu non plus (UTOPOS , le non lieu vers les Poissons).
C’est peut être ici que se trouve l’émanation du divin s’il y en a un.
Pour accéder, atteindre ce que nous appelons un degré supérieur d’initiation, la condition première est de mourir à une antériorité. Sans cela rien ne change et tout demeure utopie. Et oui la majorité d’entre nous veut bien changer mais en douceur sans rien changer en fait , donc sans mourir.
Un peu comme un changement dans la continuité (l’ expression est à la mode en ce moment).
Je vais reprendre une expression biblique : « tuer le vieil homme. »
En fait pour le tuer il faut faire sauter les derniers verrous détenus par le concept SATURNIEN , le soit disant frein, le grand ralentisseur, le père, la loi, le surmoi (peut importe l’image que l’on veut lui coller).
Et quant il est écrit « si vous ne redevenez pas des petits enfants », soit vous adhérez aux interprétations ecclésiastiques qui peuvent nous pousser à recommencer à « fonctionner » comme un très jeune enfant ou bien vous comprenez qu’il s’agit de revenir à un état de sublimation extrême et qui fait que l’on revient à un univers d’où l’on vient.
Un univers archaïque qui est à la fois en deçà et au-delà de la fonction Saturnienne , comme le faisait bien comprendre GRANGER quant il affirmait « cela consiste à revenir à l’état de spiritualité d’où nous venons ».
Il s’en passe dans le ventre de celle qui va être notre mère et dont il faudra se détacher pour se conquérir et se différencier d’elle.
Mais pour illustré la question, nous joindrons un petit schéma à l’exposé . Dessin que j’ai élaboré avec David Dunlop (un de mes "maîtres" d’apprentissage » à NICE et VENCE).Le schéma proposé est en fin de commentaire.
Nous constatons que 4 fonctions essentielles sont présentes dans les échanges et communications conscientes, bien que souvent 2 de ces fonctions sont assez conscientes et les 2 autres inconscientes (ou peu utilisées) différemment chez chaque sujet.
Les relations se font en fait entre H / F entre partenaires invisibles, se qui ne simplifie pas les choses et essayer d’imaginer ce que cela peut donner à plusieurs.