3

trois

 

 TROIS       

 

 Des primitifs de tout pays, même bien des contemporains attribuent à des nombres quelques vertus particulières, les unes bénéfiques, les autres maléfiques d'ailleurs variables au cours des temps, au gré des latitudes et des modes qui passent et trépassent.

 Pour des raisons différentes d'ailleurs, des chiffres sont préférés par certains d’entre nous (les humains). 

Parmi eux, citons: un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, douze, treize, seize, dix-neuf, vingt,vingt et un,vingt-quatre, vingt-sept, quarante, quatre-vingts, cent, six cent soixante-six, etc., etc. 

 Dans cette énumération, le chiffre premier impair trois occupe la troisième place

 3 : C’est en quelque sorte la somme de l'unité et du couple, il est aussi le troisième nombre premier - un, deux, trois, cinq, sept, onze, treize, dix-sept, dix-neuf, vingt-trois, vingt-neuf, trente et un, trente-sept, quarante et un, quarante-trois, quarante sept, cinquante-trois, cinquante-neuf, soixante et un, soixante-sept, soixante et onze, soixante et treize, soixante-dix-neuf, quate-vingt-trois, quatre-vingt-neuf, quatre-vingt-dix-sept,…etc.

 

Le majeur des doigts de la main semble, par sa position morphologique, lui donner quelque avantage.  En tout cas, depuis l'antiquité, sa représentation graphique est simple en général - sauf en grec, par exemple.

 Les plus courantes comprennent trois segments verticaux (Egypte, Rome) ou horizontaux (Inde, Chine, Japon). 

Parfois les segments égaux ou de longueur différente (Inde, Japon) y sont remplacés par des triangles isocèles aigus et pointés vers le sol (cunéiforme babylonien) ou par de petits cercles (Maya). 

Les grecs préfèrent en arithmétique courante recourir aux lettres de leur alphabet :

troisième lettre-,gamma,

 

 UN PEU DE CHIFFRES

 

Pour bien des numérologues, les chiffres représentaient souvent des signes secrets, des espèces d’hiéroglyphes compris des seuls initiés qui condensaient des idées, des symboles, des mystères (le grand secret des maîtres à penser… !).

 Un est forcément l'unité, l'indivisible, le Dieu-père, Iahvé l'unique, représenté par un segment rectiligne dressé, sorte de béthyle, de menhir stylisé, de djet égyptien.

 Deux, premier pair de la suite arithmétique, les deux segments rectilignes verticaux ou horizontaux, est le couple soit divin tel que Zeus et Héra ou Osiris et Isis, soit héroïsé tel que Castor et Pollux- les Gémeaux ou Dioscures de Sparte- soit humain tel que Adam et Eve ou Philémon et Baucis, soit mécanique tel que les forces parallèles. 

Il peut traduire l'union, l'attraction, mais aussi le pour et le contre, l'antagonisme, la dualité, le duel, l'opposition, le bien et le mal des mithriaques, des cathares ou des vaudois, la lumière et l'ombre, le blanc et le noir, le jour et la nuit, le positif et le négatif… etc.

 Trois additionne l'unité et l'association et devient la trinité surtout dans les religions évoluées. 

Trois points non alignés limitent trois segments, donc définissent un triangle, figure plane, surface plane la plus simple dont dérivent le rectangle, le losange, le trapèze, les polygones, etc.

 Parmi les triangles, il faut citer l'équilatéral, l'isocèle et le rectangle (dont un anale est droit) qui obéit au célèbre théorème de Pythagore. 

Les plus utilisés par les numérologues sont sans doute le triangle rectangle isiaque - côtés égaux à trois, quatre et cinq unités de longueur - et le triangle isocèle osirique dérivé du précédent - deux côtés égaux à cinq; celui de base égal à six et la hauteur égale à quatre - parce qu'il résulte de l'accouplement de deux triangles isiaques, par leur côté quatre.

 Un siège à trois pieds est stable sur un sol mal nivelé.  D'où les trépieds des anciens, les trépieds sur lesquels s'asseyaient les pythies pour prononcer des oracles, telles celles de Delphes, vaticinant obliquement au nom d'Apollon après s'être énivrées d'encens, d'émanations telluriques et de végétaux hallucinogènes, les trépieds en bois précieux, en bronze ciselé qu'on offrait aux vainqueurs, aux tragiques couronnés et aux dieux en ex-voto.

 

Dans l'espace, la figure immédiate est le trièdre. 

Parmi les cinq polyèdres inscriptibles dans la sphère, d'ailleurs connus des géomètres grecs,  citons plutôt le tétraèdre, à quatre faces en forme de triangles équilatéraux et à six (3 x 2) arêtes; l'octaèdre à six sommets, à huit faces en forme de triangles équilatéraux et à douze (3 x 4) arêtes et l'icosaèdre à vingt faces en forme de triangles équilatéraux, à trente (3 x 10) arêtes et à douze (3 x 4) sommets.

 L'Ovate celte, physicien remarquable et précurseur, emplissait l'espace d'un fluide étrange, impondérable - Nwyvre - tantôt immobile, tantôt en mouvement.

 

S'il vibrait, il devenait les « ondes éthérées », c'est-à-dire les lumières colorées et la lumière blanche du grand dieu Bel ou Belenos, frère du grec Apollon, autrement dit le rayonnement solaire.

 S'il tourbillonnait, il se condensait en matières. 

Par des métamorphoses successives, il passait de l'état immatériel, aux états radiants et matériels et vice-versa. 

Ici apparaît déjà le goût celtique du ternaire que nous retrouverons partout dans la philosophie druidique et dans la science des ovates.

 

                                                                               Ether immobile 

 

                                   éther vibrant (lumières)                                       éther tournoyant (matières)

 

Autrement dit, la Nwyvre - la farine de l'air - est la composante essentielle du cosmos, sous trois états mécaniques (statique et dynamique). 

Elle est l'espace comblé; elle est l'énergie rayonnante et l'énergie condensée, potentialisée - la réalité matérielle dont la vie a besoin pour exister, se manifester et se développer.

 La nwyvre tourbillonnante, au gré des circonstances, peut apparaître à l'homme, sous trois aspects: l'air, l'eau et la terre. 

Division primitive que les alchimistes transformeront en:

-gaz, 

-liquides 

-et solides, 

tous dérivés de la materia prima unique, essentielle, autrement dit de la fameuse farine à la fois universelle, immortelle et métamorphosable qui sont trois qualités fondamentales du créé tangible

 

   Gaz

                                        

                                                      Liquides                                 Solides

 

Ces deux conceptions ternaires pourraient être matérialisées par un tétraèdre régulier, inscrit dans une sphère - la sphère cosmique - dont le centre serait la Nwyvre immobile créatrice du tout mondial. 

Issus de ce point fondamental, partiraient quatre rayons qui rejoindraient les quatre sommets du tétraèdre. 

La base horizontale de ce volume rassemblerait à ses trois sommets, les trois aspects de l'éther tourbillonnant :

-gaz,

-liquides

-et solides .

Sa pointe zénithale porterait l'éther vibrant, la lumière première, l'énergie pure qui anime l'univers et que notre soleil représente si bien selon sa position (une simple représentation bien entendu).

 Les arithméticiens anciens considéraient trois d'une autre façon. 

Pour eux, tout nombre entier (N) pouvait s'écrire soit (3 x - 1), soit (3 x), soit (3 x + 1) où lx) était lui-même un nombre entier, mettant par conséquent le chiffre trois en évidence.

Leurs confrères géomètres définissaient l'espace par trois dimensions et ainsi fixaient tout point par trois coordonnées orthogonales.

 Sans doute que complètement hypnotisés par le mystère des nombres entiers et par le prestige du chiffre trois, les premiers calculateurs admirent que PI (rapport de la longueur de la circonférence à son diamètre)  valait exactement trois. 

Plus tard, précisant mieux la valeur que lui avaient donnée les savants babyloniens, bibliques ou chinois, les égyptiens adoptèrent (3,16) et Archimède (3,1426), très voisin du nombre plus moderne  approché  de (3,1416). 

 

LES TRINITES – LE ZODIAQUE

 

 Les mésopotamiens décomposèrent l'année en douze durées égales (3 x 4), de même que l'espace qu'ils peuplèrent de douze signes zodiacaux. 

Ainsi apparurent les quatre saisons et les quatre trimestres avec pour origine l'équinoxe vernal (zodiaque tropical).

 

Rappelons les symboles du zodiaque :

bélier, taureau, gémeaux, cancer, lion, vierge, balance, scorpion, sagittaire, capricorne, verseau, poissons. 

Chacun d'eux a une certaine affinité pour :

-le feu (bélier, lion, sagittaire) 

-ou l'air (gémeaux, balance, verseau) 

-ou l'eau (cancer, scorpion, poissons), 

-ou la terre (taureau, vierge, capricorne),

et chaque fois une triade apparait. 

Cependant, dans chacune d'elles, des nuances se manifestent. 

Par exemple, l'affinité de l'air passe des vents froids (verseau), aux vents forts mais secs (balance) pour arriver aux brises tièdes et parfumées (gémeaux).

 

Dès les premières sociétés, la famille apparut une association fondamentale, un ternaire essentiel:

-père (l'homme.  En grec, Aner, andros),

-mère (la femme.  En grec, gunê, gunaikos.  Lettre gamma majuscule r) 

-et  l'enfant (en grec, pais, paidos. Lettre pi majuscule).

 

                                                A               r

                                 

                                                          II

 

Cela engendra dans les religions primitives, des trinités équivalentes telles que: Osiris, Isis et Horus, en Egypte pharaonique. 

Dans le christianisme, on aura plus tard :

Le Père, le Fils et le Saint Esprit.

 Dans d'autres théogonies très anciennes on connut une triade dynamique:

-Dieu (Théos ou Iahvé), 

-Homme (Aner. L'humanité), 

-Roue (Kuklos).

 Donc:

            

                         O                                                         I

 

                      A         K            ou              A          K

 

 remplacée parfois par :

-Dieu (Théos ou Iahvé), 

-Homme (Aner), 

-Roue en rotation (guros), ce qui donne :

 


                                 O                                                  I

 

                                 A         r           ou              A        r

                 

assimilables au besoin à la triade:

Dieu (Théos ou Iahvé), Homme (aner), Femme (gunê).

 

 

LES IDEES OU CONCEPTS GRECS

 La balance, instrument de la justice grecque, est ternaire puisque schématiquement elle comprend un levier à deux plateaux, appuyé sur un couteau horizontal.

 Les Athéniens célébraient les trois grâces :

-Aglaé,

-Thalie  

-Euphrosime. 

 Devenus chrétiens, ils apprécieront les trois vertus théogonales :

-foi,

-espérance  

-charité.

Copiant les Egyptiens, les Hellènes vénérèrent le « savant Hermès Trismégiste » -(le trois fois grand) jeune frère spirituel du dieu Thot, premier des alchimistes sur la terre noire, qui enserre le Nil (pas sûr qu’HERMES trismégiste soit un seul personnage et même pas sûr du tout). 

 A Poséidon, ils offraient le trident pour frapper les flots et les courroucer, ce trident que les gardians de Camargue portent si fièrement à travers les manades ou dans les arènes d'Arles ou de Nîmes et à Apollon des flèches dorées comme ses rayons. 

 Pour eux, elles exprimaient aussi avec leurs trois segments inégaux mais convergents, la montée vers le divin, la convergence lointaine vers l'Oméga édenique. 

 

 

LE TERNAIRE DRUIDIQUE

 Vers -20 000 ans avant notre ère, l'ouest européen moins rongé qu'aujourd'hui par l'océan, était peuplé d'hommes dits de Cro Magnon dont le volume cérébral égalait le nôtre.

 Chasseurs de chevaux, de rennes et de mammouths, ils manifestaient un sens artistique assez remarquable. 

Qui n'admire pas leurs armes de pierre polie, leurs sculptures sur os ou sur pierre et surtout leurs peintures pariétales aux traits précis traduisant admirablement le dynamisme des bêtes ?

 Ces créateurs et  chimistes assez savants pour trouver des terres spéciales pour elles composer des couleurs que les millénaires ont respectées, n'étaient en rien inférieurs à leurs lointains cousins du Moyen-Orient. 

Plus tard, associant les efforts de leurs tribus, ils arrachèrent aux carrières des blocs énormes qu'ils transportèrent parfois sur de longues distances, pour les dresser en des lieux sacrés.