ALCHIMIE, ZODIAQUE N° 2, L'Automne et la Saint-Michel

L'Archange est traditionnellement célébré le 29 Septembre, quelques jours après l'équinoxe d'Automne de septembre, dans le signe zodiacal de la Balance.

Il est souvent qualifié de "Maître de la Foudre", "Maître de la Rosée", "Maître de l'Alchimie et de la Pierre Philosophale".

Dans la tradition juive on parle même de Prince du Feu (celui qui va justement marqué la séparation des vices et des vertues en faisant chauffer). Tout celà est exactement la même chose, mais chacun y va de sa symbolique particulière, les unes n'étant pas mieux que les autres.

La rosée, à l’époque médiévale et même antérieure (grèce antique) est une Humeur dite fraîche, un peu épaisse, qui tombe le matin sur la terre, causée par le froid et par l'humidité de la nuit.

On voyait la rosée sur les herbes, sur les fleurs, sur les feuilles, recueillir la rosée…..

Recueillir la rosée c’est faire blanchir de la toile, ou passer de l'ivoire à la rosée. La Rosée du matin c’est aussi la Grande rosée, la Rosée froide, la douce rosée, la  Rosée de Mai ou la  Rosée du ciel.

La « rosée » peut aussi renvoyer à la capacité du psychisme à rafraîchir et à réanimer la personnalité desséchée (restituer l'âme ou début du processus de restitution. Pour les premiers Chrétiens, la rosée symbolisait le Saint Esprit, une bénédiction du ciel qui revitalisait les âmes dites desséchées.  S'inspirant en partie de ces sources, les alchimistes en firent le synonyme de l'aqua sapienta, l'eau mercurielle de la sagesse.

La  planche, ci-dessous  N° 4 du Mustus-Liber, les linges sont étalés en arrière plan (la rosée a été recueillie en bélier / taureau ou faire blanchir la toile en la séchant) et en avant plan c’est bien la fabrication du vitriol (torchon tordu par les 2 personnages) qui est récupéré dans la bassine (la coupe).

Le vitriol étant la substance qui attaquent les fèces, donc la plus importante en sa qualité d'eau corrosive car elle est la clef principale pour venir à bout de tout rempart de défense qui empêcherait  la descente en maintenant la perception en surface avec un simple écho d'ébranlement de la structure psychique ; soit intellectualiser, élaborer des théories et non réaliser ou concrétiser la descente, donc plonger dans l'épaisseur de l'être ou les ténèbres avec ses 9 couches succcesives.

Quelques précisions antiques :

En terme d’humeur, il y  eu aussi la « théorie des humeurs » qui fut l'une des bases de la médecine antique pour qui le corps était constitué des 4 éléments fondamentaux, air, feu, eau et terre possédant quatre qualités : chaud ou froid, sec ou humide.

Ces 4 éléments antagoniques (l'eau et la terre éteignent le feu, le feu fait s'évaporer l'eau…, la chèvre le loup et le choux ou  la pierre, le papier ,les ciseaux…etc), doivent coexister en équilibre pour que la personne soit en bonne santé ou tente de le rester (principe attachés à la pierre philosophale pour certains adeptes).

La médecine médiévale en Europe occidentale était issue d’un mélange d'idées  et d’influences dites spirituelles qui datent de l'Antiquité et même de très longtemps avant JC.

Il n'existait donc pas de tradition scientifique et les points de vue ont évolué petit à petit en fonction de diverses influences « spirituelles » (des croyances, ou toutes sortes de traditons, qui font encore loi dans les mileux religieux, de nos jours)

Il faudra attendre le siècle des lumières pour qu’un début de rigueur scientifique  et rationnelle un peu  teintée d’empirisme  commence par voir le jour.

Au début du Moyen Age, après la chute de l'empire romain, les connaissances médicales  se fondaient  sur les textes médicaux de l’Antiquité grecque et romaine ayant échappé à toute destruction. 

Pour les anciens, il existait donc 4 quatre humeurs ou liquides :

• le sang : produit par le foie et reçu par le coeur (caractère sanguin ou jovial, chaleureux : JUPITER) ;
• la pituite ou phlegme ou lymphe : rattachée au cerveau (caractère lymphatique) ;
• la bile jaune : venant également du foie (caractère bilieux, plutôt enclin à la violence. Il est dit des bilieux qu'ils dégagent une impression de force et de contrôle : MARS) ;
• la bile noire ou atrabile : venant de la rate (caractère mélancolique/anxieux : SATURNE).

Les humeurs correspondent aux 4 éléments, eux-mêmes caractérisés par leurs propres qualités :

• le feu   : chaud et sec
• l'air      : chaud et humide
• la terre : froide et sèche
• l'eau     : froide et humide.

Selon leur prédominance, ils vont déterminer les 4 tempéraments fondamentaux :

-le bilieux (feu, chaud et sec), est « enclin à l’activité, à la colère »,

-l'atrabilaire ou bilieux (terre, froid et sec),  se dit de celui qu'une bile noire et aduste rend triste et chagrin. Plutôt actif, irritable, soucieux,

-Le flegmatique ou lymphatique (eau, froid et humide), se dit de la l'homme calme et imperturbable, qui garde son sang-froid. Presque apathique,

-le sanguin (air, chaud et humide),  Celui en qui le sang prédomine sur les autres humeurs. Il est d'humeur gaie, contemplatif, parce qu'il est sanguin d'où un « tempérament sanguin ».  

 Quand les saisons varient, tel ou tel élément prédomine.

-Ainsi en hiver, c'est la pituite qui va dominer, ainsi que le prouvent selon Hippocrate les maladies pituiteuses qui sont caractéristiques de cette saison : rhumes et bronchites avec expectoration de phlegme^.

 -Au printemps, quand la saison encore humide se réchauffe, c'est le tour du sang, avec le risque de maladies hémorragiques.

L'été chaud et sec échauffe la bile et aggrave les affections bilieuses et les fièvres.

 -L'automne, sec et froid, favorise la bile noire et la mélancolie.

Cette connaissance des saisons est importante pour le médecin qui doit s'en souvenir lors du diagnostic et de l'élaboration d'un traitement.

-Ainsi un tempérament plutôt sanguin n'est plus le même au printemps ou en été, en automne ou en hiver.

Chaque saison correspondant habituellement à un élément : 

Le printemps avec  l'air

L’été avec le feu

L’automne avec la terre

L’hiver avec l'eau.

On en concluait, par exemple, que les gens avaient un tempérament sanguin au printemps et flegmatique en hiver.

Toutefois on peut très bien inversé le concept  proposé .

Les âges de la vie correspondent donc au cheminement des individus qui possèdent une chaleur maximale au début de la vie qu'ils perdent peu à peu pour devenir un vieillard froid.

Lorsque l'absence de chaleur rend la coction des humeurs, notamment du sang, impossible, le sujet meurt.

Ces âges de la vie correspondent aux saisons.

Les hommes ont :

-leur printemps,

-leur été,

-leur automne

-leur hiver.

Mais comme les grands cycles du temps correspondent aux petits cycles, une journée est aussi comme une année, et une année comme une vie (chaleur sèche du jour et  froideur humide de la nuit).

Le médecin devait donc tenir compte des heures et des saisons les plus favorables pour saigner ou purger les malades, le microcosme étant soumis aux rythmes du macrocosme.

 Les signes astrologiques sont reliés  traditionnellement aux éléments :

-terre,

-air,

-eau,

-feu,

qui peuvent aussi être rattachés à la classification d'Aristote :

-chaud,

-froid,

-sec,

-humide

Dans le zodiaque:

-les signes de Feu sont chauds, secs et ardents :

• le Bélier,
• le Lion,
• le Sagittaire,

-les signes de Terre sont lourds, froids et secs :

• le Taureau,
• la Vierge,
• le Capricorne,

 -les signes d'Air sont légers, chauds et humides :

• les Gémeaux,
• la Balance,
• le Verseau,

 -les signes d'Eau sont humides, mous et froids :

• le Cancer,
• le Scorpion,
• les Poissons.

 Cette classification  en  4 éléments est croisée avec une classification  en 3 modes :

 -cardinal,

 -fixe,

 -mutable ,

ce qui va nous donner les douze combinaisons des douze signes :

• Le Cardinal est un terme de transition, correspondant à la mise en place de l'élément ;
• le Fixe est sa pleine expansion ;
• le Mutable est l'amorce de la rupture vers l'élément suivant.

Donc au  fil du temps qui passe, au jeu des saisons qui reviennent avec les mêmes repères,  bientôt ce sera l’heure automnale avec la fête de MICHAEL. Période où nous devrons ouvrir la terre pour y déposer ou y confier le grain de nos espérances.

Et de même que la semence qui est jetée en terre pour s’y nourrir et pour s’y développer dans un cycle de germinations - fructifications, l’être humain devra aussi selon cette image, pour que son âme puisse voir le jour et devenir matière vivante ou matière purifiée, accomplir dans le cadre où l’a placé l’histoire (son histoire ou son destin) le chemin de la connaissance de sa vocation que l’on qualifie de solaire depuis les égyptiens et les grecs.

L’homme moderne doit quant à lui s’il veut être l’équivalent de «l’antique initié» être confronté seul à son destin,  aucun usage,  aucune discipline ou religion, ne venant l’aider à trouver son salut mais, éventuellement et simplement, l’éclairer dans son bon sens.

L'année alchimique, qui consiste à  transformer la Matière  Première (ou la dite pierre brute) en pure Lumière commence à l'équinoxe de printemps (la Primavera, l’eau céleste, la rosée de mai indispensable comme véhicule étant le principe de toutes choses ou esprit de toute chose (notre substance, le chat) et la fabrication du vitriol ou du rongeur, le rat). 

Toutefois il est vrai que l'histoire commence réellement en Capricone -HIVER, comme elle s'y termine aussi (voir les contes de fée).

Mais nous pouvons considérer que la résurrection a lieu en Sagittaire ayant pour maître Jupiter (l’accomplissement, la concrétisation, le succès total, le bonheur et l’issue de la quête).

En règle générale on a tendance à sauter la phase de la matière première noire (couper la tête du corbeau) représentée du capricorne aux Poissons, du 21 décembre au 20 mars, que l'on confond avec la phase aussi noire si ce n'est plus, mais plus longue dans le temps qui est celle du "sang du dragon ". la primavera aura débuté quant à elle en bélier au printemps.

Donc aux saisons claires, du printemps et de l’été, succèdent les saisons plus sombres, automne et hiver (sang du Dragon) que l’on va devoir séparer dans notre ballon alchimique, ce qui permettra  une véritable première séparation des éléments qui y sont respectivements liés.

L'équinoxe l'automne,  le temps à la pierre que nous sommes commence à ressentir les effets de l'absence de luminosité solaire, représente l'axe de symétrie de cette géométrie. 

N'y aurait-il pas là, l'éclairage susceptible de préciser la signification intérieure de la fête cardinale Michaëlique. A l'extériorisation de l’énergie s’ensuit une intériorisation, c'est bien cela qui provoque chez certains d'entre-nous une sorte de petite déprime facilement surmontable sur un plan énergétique car l'automne incline un mouvement  de l'extérieur vers l'intérieur.

A l'épanouissement de tiges (le vert ou la Colombe et sa brindille signifiante), fleurs et fruits succède la chute des feuilles, la graine jetée en terre.

S’il y a analogie entre la nature physique et l’énergie intérieure, la connaissance de nous-mêmes doit aussi nous aider à comprendre la nature, l'alchimie est au prix de cette double projection, sinon c'est lettre morte.

Pour être en accord avec les 4 figures des évangiles ou du sphynx égyptien, nous devrions faire une analogie suivante des signes fixes et des éléments en prenant les 4 signes fixes qui sont situés en milieu de saison:

- Taureau : milieu du printemps : environ du 20 avril au 20 mai.

- Lion : milieu de l'été : environ du 23 juillet au 22 août. 

- Scorpion : milieu de l'automne : environ du 24 octobre au 21   novembre. 

- Verseau : milieu de l'hiver : environ du 21 janvier au 19 février. 

 Soit :

-  Taureau, signe fixe de Terre, pour St Luc. 
-  Lion, signe fixe de Feu, pour St Marc. 
-  Aigle ou Scorpion, signe fixe d'Eau, pour St Jean. 
-  Homme ou Verseau, signe fixe d'Air, pour St Matthieu. 

Les 4 éléments sont  donc présents (classés autrement) : Terre, Feu, Eau et Air. 

Il est perceptible que tous les corps résultent de la rencontre ou de la conjonction d'une action (ou une essence) et d'une forme (et non pas comme une certaine tradition, que vous reconnaîtrez, semble l'exprimer : "d'une forme et d'une matière", cette affirmation étant une idiotie) constituée de ce fait de l'union des quatre éléments. 

« Les métaux sont tous semblables dans leur essence, ils ne diffèrent que par leur forme » (Albert le Grand ).

 Saisons     :  Printemps/EST/ORIENT    Eté/Sud /SUD     Automne/Ouest/Occident    Hiver/NORD/SEPTETRION

 Eléments :     Terre                                      Feu                        Eau                                        Air                     

 Signes     :     Taureau                                 Lion                     Aigle /Scopion                   Homme/Verseau

(axes essentiels de  l’Amour)

 Actions    :     Savoir et matérialiser         Oser  et créer       Vouloir et aimer                       Se taire et fructifier

 Certains diront même :

Saisons     :  Printemps/EST/ORIENT    Eté/Sud /SUD     Automne/Ouest/Occident    Hiver/NORD/SEPTETRION

 Eléments :     Terre                                      Feu                        Eau                                          Air                     

 Signes     :     Taureau                                 Lion                     Aigle /Scopion                        Homme/Verseau

(axes essentiels de  l’Amour)

Dans la figure ci-dessus chaque planète occupe ses propres signes.

Le zodiaque des philosophes antiques nous enseigne  à chercher et trouver les différents temps de la pierre (son calendrier).

Effectivement l’opération pour obtenir le blanc devra  commencer dans le signe de la lune (le Cancer, là où l'étoile va se pointer) en plein été de notre zodiaque et se terminera dans le second signe de mercure (la Vierge) où l'automne va commencer son périple.

Pour parvenir à la rubisfication, au rouge,  l’opération commencera dans le second signe de vénus (la Balance) au coeur de l'automne et la dernière opération se fera  dans le second tribunal (image souvent employé mais on peut dire seconde maison ou second signe) de Jupiter, c’est à dire en Poisson, le premier tribunal étant en Sagittaire.

C’est à ce stade que  notre "Roi" recevra la couronne et le cycle ou l’année recommencera ses révolutions.

Les 5 corps célestes ont été assignés de 2 domiciles par les anciens, le soleil et à la Lune (les lumaires a effet de miroir) n'en ont qu'un seul  et leurs deux signes sont voisins (Cancer et Lion). 

Les philosophes commencent leur opération dès l'hiver, le soleil étant en  signe du capricorne ou première maison (signe) de Saturne, le verseau étant le deuxième signe ou  deuxième domicile de saturne à l’époque car Uranus n’était pas connu, donc pas utilisé (ni Neptune, ni Pluton).

En fait les alchimistes  des derniers temps ont simplement oubliés d’être astrologues et les astrologues ont oublié les premiers zodiaques et ne sont plus alchimistes.

Le temps  de Saturne est  la noirceur de l'œuvre, il commence donc a dominer au bout du 45 ième ou 54 ième jour. Ajoutons que l'emploi d'une certaine  vison de la "guématrie" voit dans le chiffre 45 l'axe Taureau Scorpion ou  axe matériel (à en mourir de rire.....!), le prob' c'est que c'est bien l'un des axes essentiels de l'amour.

Le soleil va donc arriver dans le signe des Poissons et  l'œuvre devient très noire, et même plus noire que le noir. C’est à ce moment que la tête du corbeau doit être coupé.

Une fois le 3ième  mois accompli, le Soleil entre en signe du Bélier et   la sublimation commence à se faire qui correspond à la séparation des éléments. 

Les signes suivants jusqu’au cancer vont blanchir l’œuvre. C’est en Cancer (l'écrevisse - début de l'été) que l'œuvre reçoit son éclat ou sa splendeur parfaite. Là se terminent les jours et le temps de l'entier accomplissement de la pierre, ou du soufre blanc, ou de l'ouvrage lunaire du soufre, la Lune régnant glorieusement dans son trône, et dans son signe (qui pouvait être nommé « maison » à l’époque).

Le Soleil étant dans le Lion, qui est son signe, commence donc l'ouvrage solaire. Mais arrivé en signe de la Balance, l'ouvrage se change en une pierre rouge, ou soufre parfait. 

Pour les deux autres signes qui suivent, le Scorpion, et le Sagittaire ils sont dédiés à l'accomplissement de l'élixir.

Ainsi la  merveilleuse production des philosophes se commence dans le règne de Saturne, et se finit, et se perfectionne dans celui de Jupiter (Sagittaire), avec un retour en Capricorne.

En fait dans une vision psychologique moderne, que ne pouvez percevoir nos ancêtres qui ignorait l'emploi du terme INCONSCIENT, nous allons passer des signes primaires au signes secondaires et à la psychologie qui y est liée.

 En alchimie, la période de l’automne est caractérisée par le ou les Corbeaux, phase du Grand-Oeuvre où le compost noircit, meurt, voit se désincarner les « esprits » (ou les vices) du carbone au seing de la matière première de l’individu (son temple de la nature, les énergies du zodiaque). C'est le règne du dragon qui commence.

 Le regard tourné au fond de soi-même, s'amorce la reconnaissance par la connaissance de soi même en trouvant au fond de nous  la profondeur face à laquelle nos illusions s’effaceront et qu’un égo puissant lâchera un peu du lest par une action fondée sur  l'intelligence et la sagesse (lumière et attente). 

 Souvenez vous : « Alors une bataille s'engagea dans le ciel : Michel et ses Anges combattaient le Dragon.  Et le Dragon riposta, appuyé par ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. »

C'est ici l'évocation tout juste voilée du processus alchimique que se doit de réaliser le philosophe hermétique en son indispensable athanor qu'est l'être humain quand il se place dans l'espace du "non temps" ou le temps sacré pour d'autres (TEMA, son lieu, son rituel, son contact en lien privilégié avec l'inconscient).

C'est bien en effet l'énigmatique première partie du Grand OEuvre qui se trouve dissimulée sous cette allégorie car il s'agit véritablement  d’ouvrir la prima materia semblable à ce serpent-dragon baignant de ténèbres tel le sulfure minéral dont il est ici question.

Et pour ce faire, le chevalier armé et casqué de son heaume, doit utiliser sa lance ou son glaive afin d'opérer cette ouverture  d'où jaillira peut être un jour l'éblouissante lumière mercurielle.

C’est bien le ciel du ballon (verre) dont il est question et de la séparation la plus forte ou la plus violente, celle de la dualité, là où le spectre alchimique (décompositon des phases et des couleurs) va débuter la phase du corbeau (des corbeaux).

Nous noublierons pas que ce dragon n'est que l'autre face de la mère-vierge universelle tant adulée et volontairement modifiée par les religions (c'est un peu comme la marâtre dans blanche -neige) tenant l'enfant et siégeant devant ses pieds, mais non écrasé par elle même... le soit disant serpent tentateur qui est plus une  sirène ou une vouivre qu'un vilain dragon-serpent.

Encore une mystification religieuse. C'est ainsi que le dos de la vierge universelle fut recouvert d'un voile masquant la vérité potentielle, à savoir la tresse de cheveux qui relie le haut et le bas de notre matière. 

Calciner la matière, de façon à ce que les fèces, étant réduites en cendres, il ne reste que le grain qui est le principe "pur" qui résiste au feu, car il est par sa nature incombustible, et qui, calcinations après calcinations, finit par se résoudre complètement, lorsqu'il est traité ensuite par l'eau. 

Chauffer, séparer les vertus des vices ou faire monter au ciel les vapeurs à utiliser (les anges) et faire descendre les matières putrides (les démons), c’est cela le combat de l’archange et du dragon, le plus fort des combats qu’il faut mener en soi.

« Les métaux sont tous semblables dans leur essence (force minéralisante), ils ne diffèrent que par leur forme » (Albert le Grand )

Rien ne meurt et personne ne tue personne, c’est une simple mais violente séparation. Notez aussi que la lance doit en règle générale maintenir  la gueule ouverte du dragon, il faudra tout de même jeter un coup d’œil à l’intérieur des ces matières putrides et y mener une action.

A chacun des deux, la forge alchimique va faire subir une sublimation.

 Pendant l'automne se vit donc la séparation la plus forte,  notre dualité (Michel en haut, le dragon en bas ) dont on a plus  tellement  conscience... la fameuse  parole perdue de certaines traditions. 

Mais pour peu qu'un regard soit tourné au fond de soi-même, s'amorce la reconnaissance, le retour ou la Métanoïa. 

C'est le temps de la vraie connaissance, l'humain trouvant au fond de lui-même, après de longues souffrances, la réalité d'un être qui ne sera plus falsifié par le vécu conscient et en bonne voie d'une phase d'évolution psychique.

Donc nous avons déjà expliquer que nous avons commencer le grand-oeuvre au printemps avec le bélier (feu primordial), le taureau (terre et le germe), les gémeaux (air ou le fils, naissance de la pierre avec  : Capricorne / verseau / Poissons).

La pierre ou l'enfant (notre matière) étant ensuite  placer en cancer (la crèche, la nuit, le fond, la noirceur).

Animer la matière  et la transcender ensuite pour atteindre le coeur (le centre / le soi).

Cet Esprit de toute chose ou esprit cosmique est l'énergie créatrice fécondante de l'Univers (qui est toujours vierge), l'esprit qui vivifie toute forme et la Rosée en constitue le véhicule privilégié ou Feu Secret qui ne brûle pas les mains.

C’est le premier véritable labeur, d’autres suivront mais moins audacieux, faire partir ce qui ne nous appartient  pas (suggestions, empreintes familiales et sociales, croyances, certitudes…les vices) pour ne garder que notre essence, un véritable et sincère rééquilibrage des énergies zodiacales.

Cela demande du temps, des tours et des tours, des sublimations, une fine connaissance de soi, de ses rythmes, des ses capacités, de ses possibilités et de sa place dans le monde, notre origine et notre fin en terme de but (les Nœuds N/S)

La voie de régénération par la rencontre avec le dragon et la délivrance de l'embryon ou virga-floss  au sein de la matière première.

La collecte de cette inestimable rosée a forcément lieu  en lune croissante de printemps, au moment où le soleil traverse les signes zodiacaux du Bélier, du Taureau et des Gémeaux (primavera), comme semble le mentionner le Mutus Liber.

Nous savons tous  que la lumière de la lune, qui est celle qu’elle semble nous envoyer, est en fait celle du soleil, à laquelle vient se mêler la lumière des autres astres et étoiles lointaines.

Poétiquement cela peut se dire :« La lune est le réceptacle ou le foyer commun dont tout philosophe a entendu parler, elle est donc la source de l’eau vive ou l’eau de la vie ».

Si vous voulez réduire en eau les rayons du soleil transférés par la lune, choisissez le moment où l’astre de la nuit (et du monde de l’inconscient) nous les transmet avec force  et abondance, c'est-à-dire lorsqu' elle est pleine (pensez aux méditations de pleine lune par exemple)

Par ce moyen nous obtiendrons l'eau ignée des rayons du soleil et de la lune dans sa pleine puissance tout au moins aussi intensément que l’eau élémentaire (celle d’une source par exemple).

C'est l'énergie conceptuelle procréatrice indifférenciée et toujours vierge de la Mère universelle, réceptacle du fils de Dieu en version religieuse ou l’enfant mercuriel en version alchimique, prenez celle qui vous "chante" le mieux. En tout cas c'est bien  cerlle qui est devenue pure et intégrale donc immaculée (Vous comprenez à présent que les chamailles religieuses au sujet de la virginité d'une certaine Marie-Mère de Dieu, ne sont que foutaises).

Elle embrasse le fils et reste vierge sans rien perdre de son intégrité.

Celui qui cherchera la teinture philosophique hors de la lune et du soleil perdra sa peine car le soleil va nous fournir une  abondante teinture  de rouge et la lune de blanc.

Un chemin, de conscience, de patience, de prudence, à parcourir à son rythme sans risque, beaucoup d'attention et de concentration.

Les éléments d'une matière extraite de façon trop brutalement, confirmons le, peuvent  perturber et déstabiliser profondément  la personnalité d'un individu car dans les profondeurs  psychiques, la conscience peut être totalement désorientée, anéantie et  faire des "rencontres" trompeuses.

De plus nous ne connaissons pas, au début, exactement notre structure psychique : névrotique, psychotique, borderline...  Le rituel qui est parfois induit protège un peu de cette tentative aventureuse, nos peurs aussi car elles nous ferons faire marche arrière pour sauvegarder notre fonctionnement (rationnel) en l’état.

Déroulement de l'oeuvre Alchimique et correspondance des cycles ou des portes:

- ligne supérieure : les étapes

- ligne inférieure   : les périodes

 Au cours du Grand-Œuvre, la Matière est appelée à changer de couleur. elles apparaissaient les unes après les autres dans un ordre qui est invariable selon les textes anciens . Leur  régulière succession  indique que l'œuvre était en très  bonne voie.

Les alchimistes grecs faisaient déjà mention des couleurs de la matière pendant le Grand-Œuvre. Ils en reconnaissaient 4 qu'ils assimilaient aux quatre points cardinaux.

Leurs différences viennent du fait que certains regardent comme importantes et  des couleurs que d'autres passent sous silence, mais cette  différence ne portent que sur des couleurs secondaires.

On peut en effet diviser les couleurs de l'œuvre en 2 classes:

-les couleurs principales, au nombre de 3, dont tous les alchimistes parlent, ce sont le noir, le blanc et te rouge

-les couleurs secondaires ou intermédiaires qui servent de transition pour passer du noir au blanc et du blanc au rouge.

Ainsi avant le noir il y a un mélange de couleurs assez confus entre le noir
et le blanc se trouve par exemple le gris, entre le blanc et le rouge se trouve  le vert et le bleu, les couleurs de l'arc-en-cief ou du spectre solaire, puis le jaune, l'orangé, et en fin le rouge-parfait.
Les couleurs principales se succèdent dans l'ordre  suivant: noir, blanc,rouge

En version court, elle estdonc  noire au commencement, blanche au milieu, rouge à la fin.

Quelques philosophes ajoutaient au nombre des couleurs principales le jaune ou orangé, ou bien les couleurs de l'arc-en-ciel qu'ils nommaient iris ou queue de paon, en sorte que le nombre des couleurs principales se trouvait porté à quatre, ainsi  les couleurs reconnues sont au  maximum au nombre de quatre :  le noir, le blanc, le citron et le rouge-parfait.

Mais le nombre de 4 n'était jamais en fait dépassé. Les couleurs intermédiaires entre le blanc  et le rouge avaient seules de l'importance les alchimistes parlent peu de celles qui précédent le noir et qui sont entre le noir et le blanc.
Les symboles des couleurs sont nombreux, mais on les représente assez souvent par 4 oiseaux :

-le corbeau représente la 1er phase du noir,

-le cygne le blanc,

-le paon les couleurs de l'iris

-le phénix correspond au le rouge. 

1ere occultation    Pâque (s)     St jean Bp     St michel        St jean EV   Vert     Orangé   Rouge                                                                                                                                                                                                         parfait

de la matière                                    24/06              29/09                7/12          à bleu   à Iris     Phénix (rebis)

(couper la tête du corbeau en poissons)

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII IIIIIIII I                   I  I                    I  I IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII I  IIIIIIIIIIIIIIIIII I              I              I

                        Début du            ETE                  Automne            HIVER          Colombe Paon   Rubisficatio

                         Printemps                                                                                       IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

                         (le Cygne)   ------------------------------------  Nouvelle Noirceur     ( sang du dragon )